Les restaurations du château

Publié le par Gabriel

Le nom des Montgommery raisonne encore aujourd'hui
dans les murs d'une petite ville du sud-Manche,
à quelques lieues du Mont-Saint-Michel.

De la puissance de cette illustre famille normande,
dont les ancêtres ont laissé de nombreuses traces dans l'histoire,
il ne subsiste qu'un château élevé dans les vingt premières années
du XVIIè siècle par Gabriel II de Montgommery,
le fils du régicide Gabriel Ier.
En 1711, il change de mains et divers propriétaires se succèdent
dans les siècles qui suivirent, ne l'habitant qu' occasionnellement
et laissant ainsi au temps, le loisir d'imposer ses méf
aits.

En 1920, les propriétaires d'alors le mettent en vente. Le conseil municipal de Ducey envisage à l'unanimité son acquisition mais pour des raisons financières, il échoue et ce dernier est racheté par la Société Mabit & Jardin qui va installer dans ses murs, une distillerie pour la fabrication de cidre, dans le parc du château. Le bonheur économique de la ville voile peu à peu le patrimoine architectural et fait prospérer Ducey et ses habitants pendant plus de quarante ans.


Entre temps, à défaut du consentement
du propriétaire, l'ancien château des Montgommery
a été classé par décret en Conseil d'Etat, le 20 janvier 1923,
comme Monument Historique.

La distillerie installe ses bureaux dans le château et les éléments décoratifs se dégradent.
En 1968, la fabrication d'alcool cesse et l'édifice est remis en vente.




Une Renaissance

Tout en reconnaissant l’intérêt qu’il aurait à acquérir pour le développement touristique de Ducey, le Conseil Municipal considère les conditions des vendeurs beaucoup trop onéreuses aux vues des frais de démolition qui incombent. Le temps va s’écouler sans que le château ait été racheté et va agir sur le béton laissé en proie à l’inactivité. Les habitants vont s’habituer à ce qui va devenir rapidement des ruines industrielles, ne laissant apparaître dissimulé derrière une grille et un amoncellement de béton, un château à triste mine.
 
Il faudra attendre le 1er octobre 1984 pour que la ville acquiert enfin l’édifice historique. Quelques années vont encore s’écouler entre les tractations administratives du dossier d’expropriation.
Le 16 Novembre 1987, le premier coup de pioche est lancé ouvrant ainsi le démarrage des travaux de démolition des bâtiments industriels entourant le château.


Les Restaurations


1988 : fouilles extérieures autour des douves.
1989-1991 : 1ère, 2ème, 3ème tranche de restauration générale avec la toiture et les cheminées (extérieur).
1992 : 4ème tranche de restauration sur les façades. Les fenêtres sont refaites selon les modèles anciens. Reprise des planchers des grandes salles et sondages dans les murs et sur les poutres en recherche de décors.
1993-1996 : menuiseries intérieures (5ème et 6ème tranche). Découverte de peintures sur les arrières voussures des fenêtres de la salle du Grand Premier. Restauration des planchers dans le 2ème étage et dans les combles. Parquets restaurés. Les balustres de l’escalier en calcaire de Caen sont complétées et recollées dans les volets menant au grenier ou aux cuisines, les étages nobles étant restaurés à l’aide de balustres neuves.

1996-1997 : sols (7ème tranche), pause du carrelage de la chambre dorée, achèvement des portes d’entrée de la façade principale.
2000-2003 : décors intérieurs (8ème tranche). Restauration du plafond à la française et de la cheminée de la chambre dorée ainsi que du plafond en papier mâché du petit cabinet annexe.
2003 : Intervention sur le pignon nord et sur la décoration intérieure.

 


Le programme de restauration n’est pas encore achevé

 



Une décoration exceptionnelle

La décoration intérieure très soignée alliant le calcaire, la brique et le granit présente des motifs typiques de la fin du XVIème siècle. Les appartements abritent deux belles cheminées ouvragées ainsi que des plafonds entièrement peints. Un des éléments les plus remarquables est l’escalier à balustres taillées dans de la pierre calcaire supporté par quatre piliers. Il pourrait être l’un des plus anciens escaliers à quatre noyaux actuellement connus et conservés au nord de la Loire.

 

 



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